AUBAZINE, SON HISTOIRE

Les premières traces d’une présence humaine sur la commune d’Aubazine datent d’environ 10.000 ans à la toute fin de la préhistoire ou Paléolithique.
Durant le Mésolithique, le Puy de Pauliac est à nouveau le lieu privilégié des derniers chasseurs-cueilleurs d’Europe entre 9 500 et 5 500 ans avant notre ère.
De l’époque Néolithique nous sont parvenus les mégalithes dressés au pied du Puy de Pauliac. Ils témoignent de l’existence de communautés qui se sédentarisent et qui vont constituer des villages qui n’ont pas encore été localisés.
Au cours du haut Moyen-Âge, nous relevons la présence de villages à proximité de la paroisse de Cornil, ils se nomment : Rochesseux, Vergonzac, Pauliac, Villières et Chastagnol. Il faut attendre les années 1120-1125 pour que l’arrivée de deux ermites nommés Pierre et Etienne provoque la naissance d’une communauté de religieux dont le nombre grandissant les amène à s’installer près du replat d’Obazine. Cette communauté va évoluer vers le mode de vie cénobitique puis finir par s’affilier à l’ordre cistercien en 1147. Entre temps est édifié le monastère féminin de Coyroux en 1142 et ont lieu des essaimages qui donnent naissance à cinq autres abbayes : deux en bas Limousin, une en Saintonge, une en Charente et une dans le diocèse de Cahors.
À la fin du XIVᵉ siècle, la diminution des effectifs de l’abbaye entraîne le recours à de plus en plus de main d’œuvre extérieure à la communauté et à la constitution d’un bourg dès le début du XVᵉ siècle. Au fur et à mesure du temps certains bâtiments de l’abbaye sont laissés à l’abandon, en particulier l’aile ouest des convers. Mais en 1667, l’ordre cistercien choisi Obazine pour en faire le noviciat de la Guyenne et l’aile est du cloître ainsi que le secteur des cuisines bénéficient d’importantes reconstructions.
Mais en 1757, faute d’entretien, on procède à la démolition de 6 des 9 travées originelles de la nef de l’abbatiale qui mesurait près de 80 mètres. La Révolution française chasse les derniers moines et les moniales de Coyroux en 1791, les monastères ainsi que leurs possessions deviennent bien national. Le monastère féminin de Coyroux est démoli à l’exception de l’église, il est transformé en prairies tandis que l’abbaye devient tour à tour propriété privée puis orphelinat grâce à la congrégation du Saint Cœur de Marie puis lieu de vie d’une communauté rattachée au Patriarchat Grec Catholique Melkite.
Le bourg et la commune d’Aubazine, bien que très pauvre, connaissent une phase d’expansion de l’activité agricole comme l’ensemble de la France au XIXᵉ siècle. Les surfaces à exploiter, héritées de l’abbaye augmentent, l’entretien du Canal des moines est désormais assuré par les ayant droit de l’eau, plusieurs forges voient le jour, de nombreuses foires sont organisées, elles vont favoriser l’apparition d’auberges et la création de commerces.
L’altitude idéale d’Aubazine et l’omniprésence du milieu naturel vont attirer, habitants des villes, en quête d’air pur et de repos et peintres impressionnistes, c’est le début de l’hôtellerie dans la commune qui annonce l’arrivée du tourisme.
Noël TASSAIN
Président de l’association HARPAU
